De bois ou d’acier, juvénile ou finissante, une coque de bateau reste une invitation au voyage, passé, futur ou juste onirique.
Même abandonnée, échouée sur une plage, délabrée, usée par le temps, le beau et le mauvais, elle garde le souvenir et les cicatrices de ses traversées, des grains et des orages qu’elle a dû affronter et vaincre, des corps étrangers flottant sur les océans qui lui ont griffé les flancs pendant tant d’années.
Celle-là va reprendre la mer. Un jour. Peut-être. Cette autre a atteint le bout de son long cours. Elle attend que le sel et l’eau achèvent de la dissoudre dans l’élément avec lequel elle a vécu toute son existence, avalée par la mer qui, telle une mante religieuse, se nourrit de celle qu’elle a aimée. Elle a fini de se battre, jeté l’éponge. Ses molécules vont se séparer, ses atomes s’éparpiller pour s’allier à d’autres et reformer, peut-être, un autre corps, donner une autre vie.
Dans un ultime sursaut, un dernier hommage à la vie, elle offre ses derniers instants aux poissons qui trouvent là gîte et couvert, aux coquillages qui s’agrippent désespérément à elle, semblant vouloir la retenir. Un jour, un mois, encore. Ses derniers instants sont égayés par toute cette vie qui tourbillonne autour d’elle.
Autres galeries autour de l’océan
A bord du Gombessa
Orage sur le lagon
Coques en stock
Mayotte – Anjouan en kwassa :
La Grande traversée